SOCIAL – Des cabinets de conseil et de formation viennent à la rescousse des dirigeants et salariés afin de remotiver les troupes grâce au théâtre…
Alors que la crise est loin d’être terminée et que le moral n’est pas au beau fixe dans la plupart des entreprises françaises, des cabinets de conseil et de formation interviennent pour remotiver tout le monde et leur permettre de surmonter ensemble les événements à l’aide de techniques issues du théâtre et de l’improvisation.
«J’avais besoin de remettre en selle mon équipe après plusieurs opérations de fusion pas très bien digérées et un travail particulièrement intense»,
raconte à 20 Minutes l’employé d’un grand réseau bancaire. C’est la société ImprO2 qui est alors venue à sa rescousse en mars dernier. Avec son équipe d’une vingtaine de comédiens, elle intervient dans les grandes entreprises comme dans les petites, aussi bien pour former le personnel (dirigeants comme employés) au management, à la négociation ou aux techniques de vente que pour apporter une nouvelle cohésion et dynamique d’équipe.
De la saynète théâtrale au jeu de rôle
Cette dernière activité est particulièrement recherchée ces derniers temps par les clients d’ImprO2.
«Il y a beaucoup de demandes pour remotiver les équipes, aider les gens à gérer leur stress et faire face à l’imprévu»,
confirme à 20 Minutes David Diano, qui dirige le cabinet avec son épouse, Aude. Canulars et saynètes théâtraux, ateliers ou des matches d’improvisations, ou encore jeux de rôles
et séance de coaching vocal, tous les moyens sont bons pour redynamiser les équipes. Lors d’un séminaire organisé par une compagnie d’assurances,
deux comédiens ont restitué avec humour et de différentes manières des présentations un peu monotones.
En ces temps de crise, «cela permet de penser à autre chose et de faire passer des messages sympathiques»,
explique à 20Minutes l’entreprise qui a notamment apprécié que les ateliers ne «cassent pas trop le lien hiérarchique» qui tombe parfois
lors de ces séminaires.
Des comédiens à double casquette
Le grand réseau bancaire qui a fait appel à eux loue pour sa part «l’approche originale et intelligente» apportée par les comédiens, ce qui change
des intervenants «venant expliquer aux employés qu’ils sont mal organisés, et ça peut faire encore plus mal».
«Les équipiers sont ressortis avec une meilleure image d’eux-mêmes et de leur environnement»,
L’autre atout d’ImprO2, c’est l’expérience de ses membres. Tout comme David Diano, diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, ses comédiens sont tous issus de grandes écoles, ayant eux aussi connu le statut de salarié avant d’embrasser une carrière artistique.
«Ils ont une double casquette et savent donc de quoi ils parlent»,
souligne le directeur général du cabinet qui entend aller, grâce au théâtre et à l’improvisation, à l’encontre «des formations soporifiques où
on se rend en traînant les pieds parce qu’on y a été inscrit d’office».
Une originalité qui doit encore trouver sa place
«On peut amener du théâtre un peu de bonheur. On les fait bouger et jouer, ça a un côté ludique, interactif et dynamique»,
renchérit David Diano. Si, avec la crise, les entreprises ont pourtant tendance à réduire leur budget consacrées à de telles activités, le directeur général d’ImprO2 estime que le contexte actuel est justement «plutôt favorable à notre positionnement».
«Nous sommes à mi-chemin entre l’événementiel et la formation, cela permet de réduire les budgets et de compenser les activités spécifiques à l’un ou l’autre qui ne sont plus abordables», indique-t-il, soulignant ainsi le «souci d’efficacité» recherché par les entreprises.
Mais l’originalité proposée par ces cabinets de conseil et de formation doit pourtant encore trouver sa place. «Parfois, les Directions de ressources
humaines (DRH) ne sont pas très ouvertes par ce type de moyens», explique l’employé d’un grand groupe qui raconte comment on lui a proposé à
la place «des choses décalées mais inadaptées», à savoir des séances de rugby pour son équipe, âgée de 29 à 62 ans et composée à majorité de femmes.
Revoir cet article « Entreprise : face à la crise, on improvise » en intégralité sur le site de 20minutes.fr
